Les adeptes de plein air sont plus ou moins respectueux de l'environnement. Une proportion appréciable d'entre eux sortent des sentiers battus, jettent leurs pelures dans la nature ou nourrissent les animaux de temps à autre.«On voit surtout ça chez les plus âgés», explique Nathalie Schneider, rédactrice en chef de Géo Plein Air. «Pour eux, le plein air, c'est la liberté. Marcher dans des sentiers, c'est ennuyeux. Et ils aiment bien nourrir les animaux. Les plus jeunes sont plus à l'aise avec les parcs et leurs règles; ils ont toujours connu ça.»
Plus des deux tiers des amateurs de plein air ne jettent jamais de pelures dans la nature et ne nourrissent jamais les animaux, mais seulement 54% ne sortent jamais des sentiers. Environ un adepte sur 10 enfreint «toujours ou souvent» ces interdits.
Les chasse-moustiques bios, comme la citronnelle, ont encore moins la cote. Seulement 37% s'en servent toujours ou souvent, à peine plus que la proportion qui n'en utilise jamais. Les plus grands amateurs de produits bios sont les quadragénaires, les diplômés du collégial, les femmes et les personnes à haut revenu.
«Ça veut dire qu'il faut accentuer nos efforts pour promouvoir le mouvement "Sans trace", dit Mme Schneider. Oui, c'est sûr, une pelure de banane, c'est biodégradable, mais c'est de la pollution visuelle, et ça nuit à l'intégrité de la nature.»
La philosophie Sans trace a été inventée dans les années 60 par le Service forestier américain, mais le mouvement a été lancé officiellement au Colorado en 1993. La section canadienne est implantée à Calgary. Le mouvement Sans trace propose sept principes qui se déclinent en une quarantaine de règles simples, comme remballer ses détritus, favoriser les excursions en groupes d'un maximum de six personnes, camper à plus de 70 mètres des cours d'eau, remporter le papier hygiénique usagé, éviter de cueillir des plantes et de ramasser des pierres, et parler doucement.