Une section du port de Montréal est toujours contaminée cinq ans après le déversement de plus de 1 million de litres de paraxylène, un produit hautement toxique, selon ce qu'a appris Radio-Canada.Une enquête de la télévision d'état avait fait état, il y a un mois, du problème survenu en avril 2003. La ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, avait alors rétorqué que tout était rentré dans l'ordre une semaine après l'incident, grâce à des mesures de confinement.
Selon les documents obtenus par Radio-Canada, des inspecteurs du ministère recommandaient à l'époque des travaux d'urgence et faisaient notamment état de système de pompage défectueux au quai 408 loué par la compagnie Coastal sur les terrains d'Ultramar.
Or, il se sera passé huit mois avant qu'un mur de confinement soit construit le long du fleuve. Surtout, cinq ans plus tard, des concentrations du produit 195 fois supérieure à la norme sont enregistrées dans la nappe phréatique.
Ultramar assure qu'il n'y a plus aucune fuite dans le fleuve, et que le ministère est satisfait des travaux.
Le président de la Société pour vaincre la pollution, Daniel Green, ne partage pas cet optimisme.
«Je ne comprends pas avec les concentrations observées qu'on puisse croire qu'il n'y ait pas d'écoulement vers le fleuve», a affirmé l'écologiste à Radio-Canada.
M. Green croit qu'il faut une solution permanente, particulièrement au quai 104 où il n'y a pas de mur de confinement.
Le président du Conseil régional de l'environnement de Montréal (CRE), André Porlier, demande pour sa part la tenue d'une enquête.
Ultramar et Coastal sont toujours devant les tribunaux, qui devront déterminer qui est responsable du déversement.