Fini, le règne Ecolo des bouteilles d’eau Nalgene
Lévy L. Marquis - Soumis le 15 Avril 2008
Depuis que Mountain Equipment Co-op (MEC) a décidé de retirer ses bouteilles d’eau Nalgene des tablettes, en décembre dernier, les amateurs de plein air devront se tourner vers la bonne vieille bouteille en aluminium. Cela sonnerait-il le glas de ces bouteilles de plastique aux couleurs vives qui symbolisent l’esprit d’aventure et de plein air?

La compagnie Nalgene a connu un franc succès ces dernières années avec ses divers contenants. Le plastique de ceux-ci, commercialisé sous le nom de LEXAN, n’altère pas le goût du liquide contenu en plus d’être très rigide, donc durable. Ce plastique contient principalement un composé chimique, le bisphénol A (BPA), qui en inquiète plus d’un.

Précaution ou danger réel?
Après diverses études effectuées ces dernières années, il s’avèrerait que le BPA pourrait être nuisible pour l’organisme humain. Ainsi, la controverse reliée aux risques potentiels du BPA aura convaincu les membres de la coopérative MEC d’appliquer le principe de précaution.

Une fois de plus, les multiples études sur le sujet divergent. Il est impossible pour l’instant de tirer des conclusions définitives quant à la toxicité du BPA. Les experts qu’Impact Campus a interrogés à ce sujet ne pouvaient émettre de commentaires sur les risques encourus suite à l’utilisation d’un tel type de plastique, puisque cette question demeure litigieuse.

Mario Leclerc, professeur au Département de génie chimique de l’UL, nous a mentionné que ce composé plastique était imparfait. Ainsi, ce plastique est sujet «à un phénomène de diffusion, qui consiste à ce que d’infimes particules se détachent et migrent vers le liquide qui est en contact», explique-t-il. Résultat? En buvant de l’eau ou tout autre liquide contenu dans une bouteille Nalgene, il y aurait un risque d’absorption de particules de BPA.

De plus, ce risque croîtrait avec l’âge du plastique. Puisque le phénomène de diffusion s’amplifie avec le temps, une bouteille Nalgene âgée serait potentiellement plus problématique qu’une neuve, car le plastique endommagé serait plus susceptible de relâcher des particules. Notons que l’usage de détergents puissants ou encore le nettoyage au lave-vaisselle serait à proscrire pour les mêmes raisons.
Plastique … hormonal
Contacté à ce sujet, Hubert Cabana, chercheur au Département de génie chimique de l’Université de Sherbrooke, mentionne que «le BPA est une substance qui mime l’estrogène et qui, par conséquent, induit différents changements hormonaux dans différents organismes». Son absorption pourrait s’avérer dommageable puisque le cycle hormonal serait ainsi chamboulé. D’autres conséquences pourraient y être associées, mais faute de preuves, nous ne pouvons établir un lien causal de manière catégorique.

Toutefois, il semblerait que le BPA absorbé par de jeunes enfants serait particulièrement dangereux pour ceux-ci. Cela s’avère problématique lorsque l’on sait qu’une grande proportion des bouteilles de lait pour bébés sont fabriquées avec ce composé. Comme le mentionne Mario Leclerc, «à usage égal, le verre serait préférable».

Bien que la compagnie Nalgene défende toujours ardemment ses produits, études à l’appui, elle a commencé à diversifier sa production avec des bouteilles en aluminium, avant qu’elle ne se fasse damer le pion par d’autres entreprises qui occupent déjà ce terrain. Les consommateurs suivront-ils la tendance qui se profile ?

Source: http://www.impactcampus.qc.ca
Soumis par: Stéphane
Catégorie: Actualités
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