Le gouvernement fédéral fait preuve d’une inaction inacceptable face à la protection des espèces sauvages en péril, à celle de leurs habitants et à la dégradation du bassin des Grands Lacs.Telles sont les principales constatations faites par le commissaire à l’environnement, Ron Thompson, dans un volumineux rapport de 14 chapitres déposé au Communes.
Le commissaire Thompson a reconnu ainsi en conférence de presse que son rapport était, d’un certain point de vue, «déprimant» et que ce n’était pas là le genre de Canada qu’il souhaitait laisser à ses petits-enfants. Il a cependant souligné que certains autres aspects de sa vérification étaient en revanche très encourageants.
En effet, au chapitre de la gestion des produits chimique dangereux au pays, M. Thompson a constaté dans trois chapitres de son rapport des progrès remarquables du gouvernement canadien. Il constate notamment que le gouvernement fédéral veille très bien à ce que les substances chimiques qui sont sur le marché ne présentent pas de risques pour l’environnement et la santé des personnes. Il en va de même pour le contrôle et la gestion des quelque 5000 pesticides homologués au Canada. Il souligne aussi que les 18 700 sites contaminés recensés au pays sont vigoureusement pris en charge par le gouvernement fédéral.
«Quant on veut on peut», a lancé le commissaire à l’environnement en conférence de presse. «Nos trois chapitres sur la gestion des produits chimiques montrent clairement qu’il est possible de régler avec succès des questions environnementales importantes», a-t-il dit.
Mais là où le bilan est moins rose, c’est lorsqu’il s’agit d’évaluer la gestion des airs protégées du gouvernement fédéral pour les espèces sauves, la protection des espèces en péril et le contrôle des espèces aquatiques envahissantes. M. Thompson a recalé Ottawa pour son incurie dans ces domaines. Même chose pour les secteurs contaminés du vaste bassin des Grands Lacs : les sédiments contaminés et la surcharge des installations d’égout demeurent des problèmes non résolus même après vingt ans de mises en garde. Les progrès sont pratiquement nuls.
Ottawa reçoit aussi de mauvaises notes pour son peu de suivi de quelque cent accords internationaux en matière d’environnement, pour le peu de considération qu’il prête à l’impact environnemental de ses politiques, pour le peu d’engagement de ses ministères dans des stratégies de développement durable, pour sa négligence à inscrire les espèces menacées sur la liste nationale et pour le peu de progrès fait dans l’élaboration d’un règlement destiné à contrôler les poissons génétiquement modifiés.