ROUYN-NORANDA - Guillaume
Leblanc, de Rouyn-Noranda, a de l’ambition et des valeurs fortes. Le
jeune ingénieur passionné s’est lassé de son emploi en gestion de projet
dans le secteur minier et a décidé de se lancer en affaire pour
réaliser ses rêves en fondant Abitibi & Co, manufacturier de canots,
kayak et de matériel de plein air.
Globetrotteur et profondément humain, il a toujours été un gars de
plein air, attaché à la nature. Lorsqu’il a appris que l’entreprise
Mid-Canada Fiberglass de Kirkland lake, qui fabriquait les kayaks Impex,
les canots Scott et les canots Blue Waters, était en difficulté, il a
voulu se joindre à eux. «Au début, j’allais les rencontrer pour aider
l’entreprise, mais ils ont fait faillite. J’ai dû trouver du financement
rapidement, ce que j’ai réussi grâce à Desjardins. J’ai pu mettre la
main sur les moules et les marques de commerce, ce sont des marques
fortes, très reconnues», a confié l’ingénieur.
À la suite de cette acquisition, il voulait éviter d’entrer en guerre
avec Fibre de verre Abitibi, dépositaire des canots Abitibi, il les a
approchés pour les racheter aussi. «L’idée n’est pas de mettre des
compagnies à terre, mais de faire grandir l’économie de la région».
Abitibi & Co occupe désormais les anciens locaux de Fibre de verre
Abitibi, dans le quartier Granada, à Rouyn-Noranda.
Certification B-Corp
Le jeune ingénieur tient à être fidèle à ses valeurs et veut réussir à
obtenir la certification internationale B-Corp, une certification
conçue pour les entreprises à but lucratif qui veulent considérer la
société et l’environnement en plus du profit dans leur processus
décisionnel. Guillaume Leblanc a une vision globale du genre
d’entreprise qu’il veut bâtir. «Nous visons à devenir un acteur majeur
de l’industrie, comme Patagonia», a dit l’entrepreneur. Il s’inspire
d’ailleurs beaucoup du modèle d’affaire de cette entreprise, qui
s’articule ainsi : fabriquer le meilleur produit avec le moindre impact
possible sur l'environnement, et utiliser l’entreprise pour inspirer et
trouver des solutions à la crise environnementale. Les employés sont
aussi libres de gérer leur temps comme ils l’entendent, du moment que
leur tâche est accomplie et que cela ne nuit pas au travail des autres.
Une dizaine d’emplois ont ainsi été créés.
Le jeune entrepreneur a réussi à convaincre des investisseurs à
embarquer dans l’aventure avec lui et s’apprête à se lancer à l’assaut
des marchés québécois et ontarien avant de se mesurer aux États-Unis.