La grande famille des parcs du Québec va bientôt compter de nouvelles « naissances ». Trois jours avant l’ouverture du Parc national du Témiscouata, prévue le 21 juin, c’est le tour du Parc régional du Réservoir Kiamika,
dans les Hautes Laurentides, de prendre son envol. Entrevue avec Simon
Trudeau, le directeur général du parc, quelques minutes avant son
inauguration officielle, ce 18 juin.
Comment est né le projet de création de ce parc ?
Cela remonte à plus de 10 ans, à la fin des années 90. On
s’interrogeait sur les moyens de protection des espaces naturels qui ont
un grand potentiel récréotouristique. Surtout le réservoir Kiamika, un
endroit victime de sa beauté. L’une des solutions pour protéger ces
endroits contre l’utilisation abusive passait la création d’un parc
régional. Cela s’est fait en plusieurs étapes. D’abord, on a dû poser le
cadre organisationnel : la création de la société de développement du Réservoir Kiamika
avec le concours des municipalités de Chute-Saint-Philippe,
Rivière-Rouge et Lac-Saguay. Sa mission est de protéger et de mettre en
valeur le réservoir avec L’aide de partenaires privés et publics, comme
la MRC d’Antoine–Labelle,
l’organisme responsable du parc. Puis, un plan d’aménagement et de
gestion a été élaboré pour recenser les particularités du site et faire
en sorte de les mettre en valeur du mieux possible.
Avez-vous rencontré des difficultés, des réticences de certains ?
Au début, cela a pris beaucoup de temps car il a fallu que tout le
monde se mette d’accord sur la configuration et les limites du parc. Ça
n’a pas été évident avec le grand nombre de municipalités, d’acteurs et
d’utilisateurs. Mais une fois que l’on a trouvé un terrain d’entente,
avec chacun au diapason, la machine était lancée et on a pu avancer à la
vitesse grand V.
Quels en sont les attraits du parc ?
Le réservoir Kiamika est un plan d’eau de 80 km2, avec deux îles magnifiques, surtout celle de la Perdrix Blanche,
une véritable montagne en tant que telle, avec de très beaux sentiers.
C’est un mini-Manicouagan : une grosse île au centre d’un plan d’eau, un
éco-système incroyable. C’est un parc très nature, mais avec des accès
faciles et de bonnes qualités. Les aménagements ont se sont concentrés
principalement là-dessus, avec des travaux d’envergure et un
investissement d’un million de dollars.
Quelles seront les activités de plein air ?
Des activités nautiques, avec du canot ou du kayak de mer et de la
pêche. Il sera également possible d’y camper, avec une soixantaine de
sites, la plupart rustiques. Il y a différents types de campings selon
le mode de transport : en voiture ou en randonnée pour camper sur les
berges, en canot sur la vingtaine d’îles du parc. L’accès au parc est
gratuit. On fonctionnera sur le mode du don, de la participation
solidaire de la communauté.
Enfin, il sera également possible d’embarquer en chaloupe pour des
croisières d’interprétation de l’histoire et de la biodiversité, de la
faune et la flore du parc, avec notamment 70 espèces d’oiseaux protégés.
Avez-vous un objectif précis de visiteurs ?
Pas vraiment. On sait qu’il y a beaucoup de gens qui viennent sur le
site, mais on ne les a jamais vraiment comptés. L’objectif de cette
année sera de comptabiliser le nombre de visiteurs. Cela va pouvoir se
faire notamment grâce à la distribution d’un code d’éthique qui rappelle
les principes du sans trace pour essayer de garder le parc le plus naturel possible.