Une source crédible et sérieuse a révélé au Soleil,
mercredi, que le gouvernement canadien a décidé de reculer dans cette
affaire. «Il ne l'annoncera pas nécessairement», a ajouté notre
interlocuteur.
«Les choses resteront comme elles sont présentement sans qu'il y ait
d'annonce publique. On constatera dans un an que le Centre est toujours à
Québec», a-t-il encore affirmé.
Le gouvernement canadien avait décidé de déménager le Centre de
recherche et de sauvetage de la Garde côtière de Québec à Halifax. La
fermeture complète du centre de Québec était prévue pour cet automne. À
l'origine, elle devait intervenir en 2012.
Deuxième motion
L'information sur le maintien des activités à Québec est parvenue au Soleil quelques
instants avant que l'Assemblée nationale adopte à l'unanimité une
deuxième motion d'appui au Centre de recherche et de sauvetage de
Québec. Elle a été votée à l'initiative de la Coalition avenir Québec.
Cette motion demande «au gouvernement fédéral de revenir sur sa décision
de transférer le Centre de recherche et de sauvetage de la Garde
côtière de Québec à Halifax». Elle l'exhorte «à prendre en considération
les préoccupations du Commissaire aux langues officielles voulant que
des services en français ne soient pas assurés adéquatement advenant un
tel transfert».
«La sécurité des navigateurs et des pêcheurs du Saint-Laurent ne peut
pas être remise en question, a déclaré le porteur de la motion, le
député Éric Caire. Il est essentiel que le gouvernement fédéral revienne
sur cette mauvaise décision et qu'il maintienne son centre de recherche
et de sauvetage à Québec. C'est une question de gros bon sens, c'est
une question de sécurité.»
Le libéral Marc Tanguay a rappelé qu'une motion semblable a déjà été
votée par l'Assemblée nationale en octobre 2011 - également à
l'unanimité.
Le Centre de sauvetage maritime de Québec répond annuellement à 1500 appels de détresse sur le fleuve Saint-Laurent.
«Avec cette décision unilatérale et inacceptable du gouvernement
fédéral, on se trouverait à séparer le fleuve en deux, a fustigé le
ministre des Transports, Sylvain Gaudreault. Une partie serait gérée à
partir de Halifax; puis l'autre partie à partir de Trenton, sans
garantie de services en français. C'est absolument inacceptable.»
Les maires aussi
Le Parti québécois est à l'offensive depuis un moment dans ce dossier.
Il y a quelque temps, le ministre des Affaires intergouvernementales
canadiennes, Alexandre Cloutier, s'était demandé s'il fallait «attendre
qu'il y ait d'autres naufrages comme celui de l'Acadien II, où quatre
chasseurs de phoques ont été trouvés morts en 2008 parce qu'il y a eu de
graves problèmes de communication avec la coordination de recherche et
sauvetage d'Halifax. Est-ce qu'on veut reproduire des erreurs du passé?»
En fait, la décision du gouvernement fédéral n'a fait que des mécontents au Québec.
Vendredi dernier, ce sont les maires des villes riveraines du Saint-Laurent qui sont montés au front.
Ce même jour, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, de passage à
Québec, a paru moins catégorique qu'à l'habitude sur ce déménagement
controversé. «Nous avons dit qu'avant de prendre n'importe quelle
décision, nous nous assurerons qu'il y aura un service en français»,
a-t-il simplement dit.