La photo :
Obtenue hier par un assistant de recherche du GREMM posté dans le Vieux-Port, elle permet de confirmer qu'il s'agit d'un animal de 5 à 10 ans, que sa peau semble affectée par son séjour prolongé en eau douce et qu'il est un peu amaigri. Des marques naturelles, discrètes, pourraient permettre de reconnaître l'individu; le GREMM compare cette photo à celles de bélugas prises cet été dans le secteur de Tadoussac. Les observations comportementales montrent par ailleurs que l'animal est vigoureux et nage normalement. [Légende de la photo : Première photo du béluga de Montréal, 17 octobre 2012]
La carte :
Le cumul des observations rapportées depuis le 28 septembre montre que le béluga se tient dans un secteur bien défini. Il semble alterner entre les eaux calmes du port pour le repos et les eaux plus agitées pour la recherche de nourriture. [Carte disponible
http://www.baleinesendirect.net/fra/pag.php?PagRef=Nws&NwsId=4874]
Les inquiétudes :
Si l'on s'est d'abord inquiété des possibles interactions entre le béluga et les bateaux, la fin de la saison de plaisance réduit ces risques. Par contre, la durée du séjour soulève des préoccupations : l'animal repartira-t-il de lui-même? Son état de santé se détériorera-t-il?
Ce qui est fait :
Depuis le 17 octobre, l'équipe du GREMM recueille quotidiennement des observations comportementales, des vidéos et des photos de l'animal. On tentera aussi de recueillir des enregistrements sonores. Les vétérinaires et biologistes partenaires du Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins étudieront ces nouvelles informations pour établir des plans de contingence.
Rappel des faits :
Le béluga est dans le Vieux-Port de Montréal depuis le 28 septembre. Il vient probablement de l'estuaire du Saint-Laurent, une population menacée. C'est la première fois qu'on documente un béluga aussi loin en amont dans le Saint-Laurent. Il s'agit d'un mammifère marin, qui peut tolérer l'eau douce sur une courte période, mais développera des problèmes physiologiques si le séjour se prolonge. Les bélugas se nourrissent d'une grande variété de poissons, mais on ne sait pas si l'animal réussit à s'alimenter dans ce secteur. Contrairement à d'autres jeunes bélugas observés « loin de chez eux », en Basse-Côte-Nord ou dans les Maritimes par exemple, celui-ci n'a pas développé de comportements « sociaux » envers les humains et garde son comportement sauvage normal, ce qui réduit les risques liés à ce type de situation. à la fin de l'automne et au début de l'hiver, les bélugas se déplacent vers l'aval de l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent.
Source :
Robert Michaud
Coordonnateur / Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins
Tél. : (418) 235-4701