Étude sur le St-Laurent : des propos inutilement alarmistes?
François Cardinal - La Presse - Soumis le 21 Février 2008
Écologistes et armateurs sont sur la même longueur d'onde: la plus récente étude canado-américaine sur le fleuve et les Grands Lacs est inutilement alarmiste et pessimiste.
L'Étude des Grands Lacs et de la Voie maritime du Saint-Laurent, dont a fait état La Presse hier, est en effet décriée par la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES), un organisme regroupant des compagnies maritimes, des ports, des villes et des organismes gouvernementaux.
«On n'est pas du tout d'accord avec le ton pessimiste de l'étude, a indiqué Marc Gagnon, directeur général. Les différentes interventions des dernières années ont contribué à améliorer la santé du fleuve.»
Les propos de la SODES font écho à ceux de Nature Québec, un organisme environnemental qui déplore également «l'approche négative employée pour décrire l'état de l'écosystème actuel».
Visions divergentes
Les sept ministères et organismes ayant rédigé l'étude, dont le U.S. Army Corps of Engineers et Environnement Canada, concluent que malgré l'octroi de ressources «considérables» ces dernières années, «il y a eu peu d'initiatives qui ont entraîné des changements sur le terrain».
On précise que la navigation est responsable de bien des maux passés et actuels dont est victime la voie maritime, que ce soit l'élimination des déchets de toutes sortes, les rejets pétroliers ou les manoeuvres malhabiles des navigateurs.
«C'est faux, car la situation du fleuve s'est définitivement améliorée, estime M. Gagnon. Du côté de la navigation commerciale, on est conscient des impacts de cette pratique. C'est pourquoi nous nous sommes donné des outils pour améliorer la situation.»
Le directeur de la SODES donne l'exemple de la réduction de la vitesse des navires aux abords des îles de Sorel, une décision devant réduire l'érosion des berges causée par les vagues. «Selon la garde côtière, les limites sont respectées à près de 90%. Et selon les biologistes, l'érosion a diminué depuis leur instauration.»
Cela dit, la SODES rejette la théorie de Nature Québec, qui prétend que le tableau est volontairement assombri afin de justifier de nouvelles interventions, soit l'élargissement du fleuve Saint-Laurent dans le but d'accroître la circulation des navires.
À ce propos d'ailleurs, Transports Canada a précisé hier en entrevue que l'étude ne portait pas sur une éventuelle expansion de la voie maritime, ce que reconnaît Nature Québec. Y a-t-il en dehors de l'étude une volonté d'élargir ou de creuser la voie maritime? «Je n'ai pas d'information sur les plans futurs. Il est prématuré de parler de ça», a répondu Patrick Charette, porte-parole de Transports Canada.
Source: http://www.cyberpresse.ca/article/20080221/CPENVIRONNEMENT/802210857/6108/CPENVIRONNEMENT Soumis par: Stéphane Catégorie: Milieu, Environnement Lectures: 2237
|