Dix ans après sa création, le temps est venu de revoir le plan directeur du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, dont l’orientation comprend un plan de zonage qui aura pour effet de limiter, voire interdire, plusieurs activités à l’intérieur du parc. Les consultations publiques s’amorcent demain à La Malbaie.
Le parc marin créé en 1998 couvre 1246 kilomètres carrés, entre La Malbaie et Les Escoumins, remontant jusqu’à Sainte-Rose-du-Nord, près de Saguenay.
Plus de 15 municipalités habitent le pourtour du parc, géré conjointement par Québec et Ottawa. «Dans la première phase, les gens ont été prudents avec un zonage de base, afin de respecter l’équilibre entre les utilisateurs du territoire et la préservation. Dans cette seconde génération, on raffine nos interventions, mais avec la même prémisse», explique Luc Bouchard, codirecteur du parc, pour Québec.
Randonnée équestre, chasse, pêche à la ligne, récolte de mollusques et pêche blanche sont parmi les activités interdites sur près de 560 km2, soit 46 % de tout le parc. Quant à la motomarine, aéroglisseur, sport de traction (ski nautique), installation de nouveaux quais et circulation de véhicules motorisés dans les zones intertidales (zone située entre la plus basse et la plus haute marée) ils apparaissent au nombre des activités interdites sur ce territoire.
«Dans une aire marine, le zonage est vraiment l’outil de gestion pour atteindre nos objectifs de préservation. C’est une première au Canada et on pense que notre projet servira de modèle pour les autres parcs marins», croit M. Bouchard.
Le nouveau plan propose une quinzaine de petites zones à préservation intégrale, soit 30 km2 où aucune activité humaine ne peut s’y dérouler. Des zones de protection spécifique (529 km2), de protection générale (243 km2) et d’utilisation générale (444 km2) couvrent la superficie du parc. Mais ce n’est rien à côté des premières versions soumises en préconsultation.
«Au départ, c’était beaucoup plus sévère, avec davantage de zones de préservation intégrale. C’est comme si on nous disait qu’on ne pouvait plus utiliser les circuits de kayak développés depuis huit ans», mentionne Sébastien Savard de Katabatik Kayak de mer.
Robert Routhier dirige l’école de voile Damacha. «En ce qui concerne la navigation de plaisance, les irritants ont disparu des premières versions», dit-il.
«C’est peut-être la version 75 du plan de zonage», admet M. Bouchard, qui ne s’attend pas à de fortes résistances étant donné la large préconsultation.
La direction du parc marin a prévu quatre journées de consultation, soit à La Malbaie demain, à Rivière-du-Loup (31 janvier), à Saguenay (5 février) et aux Escoumins (7 février). Dans les temps les plus forts, 100 personnes travaillent dans le parc marin, doté d’un budget annuel de 3,5 millions $. En 2005, une étude révélait la présence de 1,1 million visiteurs annuellement dans le parc pour vivre une activité.
On peut se procurer le document de consultation en écrivant à consultation-parcmarin@pc.gc.ca ou encore sur le site Internet www.parcmarin.qc.ca.