Des phoquetaux sont menacés par un manque de glace dans le fleuve Saint-Laurent
Andy Blatchford - Soumis le 11 Mars 2010, 08:30
MONTRÉAL - Un exceptionnel manque de glace marine dans le fleuve Saint-Laurent a considérablement réduit le nombre d'endroits où les mamans phoques peuvent donner naissance à leurs blanchons ou les nourrir.
Plusieurs personnes ont même affirmé avoir vu des phoquetaux se vautrant sur des plages, attendant de mourir.
Pourtant, la plus sérieuse menace planant sur ces blanchons pourrait bien venir d'humains bien intentionnés ne désirant que leur porter secours.
Mardi, une porte-parole du Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins, Véronik de la Chenelière, a déploré que certaines personnes se comportent comme si elles avaient retrouvé un animal domestique perdu.
Selon elle, certaines personnes veulent toucher les bébés phoques, les aider et les remettre à l'eau.
Mme de la Chenelière a raconté que certains avaient même ramené chez eux l'une des ces créatures aquatiques, dont le poids peut varier entre 10 et 20 kilogrammes, selon l'espèce, pour tenter de les soigner.
La porte-parole a toutefois précisé que l'interaction avec les être humains pouvait engendrer du stress pour l'animal. De plus, des maladies peuvent se propager à partir d'un phoque ou vers l'un des membres de cette famille des pinnipèdes.
Le Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins a reçu cinq rapports faisant état d'abandons de jeunes phoques du Groenland et de phoques à capuchon sur la Côte-Nord, aux Iles-de-la-Madeleine et en Gaspésie. Plusieurs cas de blanchons aperçus le long de la rive ont également été signalés à l'organisation.
Les phoques du Groenland sont connus pour leur grands yeux noirs et leur pelage blanc, tandis que les phoques à capuchon peuvent être identifiés grâce à leur pelage bleu-gris foncé et leur ventre blanc.
Aucune de ces deux espèces n'est menacée de disparition, mais elles peuvent être chassées au Québec, durant certaines périodes et à condition de détenir un permis.
Mme De la Chenelière a d'ailleurs indiqué que quelques personnes avaient demandé s'il était possible de conserver la fourrure des bébés phoques abandonnés.
Face à cet inhabituel manque de glace marine dans le fleuve Saint-Laurent, le Réseau québécois d'urgences pour les mammifères marins croit que des taux de mortalité plus élevés seront enregistrés au sein des blanchons.
Elle a cependant ajouté que plusieurs phoquetaux parviendront tout de même à retrouver leur chemin vers l'eau et survivront.
Source: La Presse Canadienne Soumis par: Stéphane Catégorie: Faune et flore Lectures: 1944
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