Re: Gouvernail ou dérive
01 Août 2005
Michelle,Je t'offre une réponse que j'avais déjà soumise à une question similaire à la tienne: ->La fonction du gouvernail tout comme la dérive est d'empêcher le kayak de "tourner" face au vent. Presque tous les kayaks, malgré les énoncés des manufacturiers, tournent ou "girouettent" en présence de vent. Une fois en route, le kayak veut tourner pour pointer sa proue dans le vent. Faute d'en connaître la traduction adéquate, on appelle ça "weathercocking". Ce phénomène se passe au niveau de la poupe et pas de la proue. Le derrière "dérape" tandis que le devant garde son trajet. Le gouvernail et la dérive contrôlent cette situation. La dérive, de la façon la plus simple: Sans la baisser, le kayak pointe dans le vent, en la baissant à mi-chemin, le kayak est équilibré et peut filer lattéralement au vent et en la baissant complètement, la poupe "s'ancre" et la proue tourne contraire au vent. Donc, selon le sens de notre trajet, on adapte en conséquence, si on en sent le besoin, avec différents angles de déploiement. Le gouvernail sert à la même chose mais de façon différente. Il est soit levé ou baissé mais, une fois baissé, il se tourne ou s'oriente au moyen des pédales/appuis pieds pour garder la trajectoire (les appuis pieds des kayaks avec dérives sont fixes). Le désavantage d'un gouvernail est justement là. Quand il est déployé, les appuis pieds ne remplissent plus leurs fonctions principales de fournir au pagayeur des points d'appuis fixes et stables. Ces points d'appuis sont nécessaires à un contrôle complet de son kayak. Beaucoup de gens, à tort, se servent des gouvernails pour diriger ou "conduire" le kayak. En fait, un kayak se dirige avec une combinaison de coups de pagaies et de gîtes adéquats. Certains voient la conduite à pédales comme un avantage qui permet d'éviter de pousser (ou de "remettre à plus tard") l'apprentissage d'une bonne technique de pagaie; à chacun ses goûts. Sauf qu'en condition de vent et de mer agitée, ça devient vite un handicap. La dérive oblige à travailler ses techniques mais, en conditions défavorables, demande une bonne maîtrise de son embarcation. Elle hypothèque aussi l'espace disponible dans le compartiment arrière du kayak alors que le gouvernail le laisse complètement disponible. En somme, là aussi, c'est un choix personnel. Les kayaks de conception nord-américaine ont presque tous des gouvernails (à l'exception de ceux conçus autrement; voir le "Sirocco" ou "l'Ellesmere"), alors que les kayaks dits "British" (un peu plus fidèle aux lignes traditionnelles Groenlandaises (?&clspart ont, en majorité, des dérives. Les deux ont leurs pour et leurs contres. Il suffit, ici aussi, de bien identifier ses besoins et son niveau de dévouement à cette activité. Le gouvernail tend à pardonner plus facilement certains aspects techniques mais peut aussi donner de "mauvais plis"- Voilà. Je ne veux pas sembler favorable à l'un ou à l'autre, il suffit vraiment d'identifier ton niveau de confort et d'essayer avant de t'engager a une embarcation. L'importance première étant de trouver un kayak qui convient, avant tout, à ton gabarit. Éric G.
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