À mesure que le printemps s'installe, le trafic maritime s'intensifie à l'embouchure du Saguenay. Détrompez-vous; il ne s'agit pas de bateaux, ce sont plutôt les animaux qui défilent!
Bélugas au quotidien
Depuis une semaine, il est possible d'observer les bélugas du Saint-Laurent à l'embouchure du Saguenay. Le mardi 8 avril, en après-midi, on est allé jusqu'à rapporter une trentaine d'individus qui déambulaient entre la batture aux Alouettes et la pointe de l'Islet. Un plus petit groupe redescendait le fjord plus tard en soirée.
Une observatrice de Saint-Irénée, dans la région de Charlevoix, a partagé son étonnement, le 3 avril dernier, de voir ces baleines en cette période de l'année; « je ne sais pas si c'est exceptionnel, mais pour nous, c'est la première fois que nous voyons des bélugas si tôt en saison. Nous avons pu en observer trois avec une lunette d'approche : ils sont restés un peu face à notre petite baie avant de partir vers l'anse au Sac et probablement l'île aux Coudres. » Il s'agit en effet d'une mention particulière; selon les archives des Nouvelles du large, des observations de bélugas avaient n'avaient pas été rapportées avant le 7 avril dans ce secteur.
Des oiseaux dignes de mention
Les impressionnants amoncellements de glace ont laissé place ces dernières semaines à une diversité aviaire remarquable. Les bernaches cravants parsèment maintenant les roches en bordure du Saguenay, un grand héron survolait le secteur le midi du 10 avril, et comble de bonheur, les cormorans à aigrettes ont retrouvé leur quartier d'été! À leur retour de l'aire d'hivernage située sur la côte Est américaine jusqu'au golfe du Mexique, les cormorans à aigrettes deviendront omniprésents dans tout le Saint-Laurent.
Le gris plane sur le Saguenay
La présence rare et remarquable d'un eider à tête grise mâle à l'embouchure du Saguenay a charmé plus d'un observateur mardi dernier. Ce canard de mer aux couleurs flamboyantes se trouvait parmi un groupe d'eiders à duvet mâles et femelles, auxquelles il a fait la cour sans retenue par des roucoulements et des hochements de tête. On dit de lui qu'il est spectaculaire en période nuptiale avec son bec avec sa bosse orange bordée de noir, sa tête et son cou d'un bleu-gris tendre et ses joues d'un vert iridescent. Il n'a pu être contemplé que quelques heures; cet oiseau se dirigera en toundra où il nichera cet été.
Au moment où les observateurs quittaient la pointe de l'Islet, une tête sombre a fait surface; un phoque gris, un nouvel arrivant dans le secteur dont l'abondance ne fera qu'augmenter au fil des prochaines semaines.
[Crédit photo : Samuel Belleau]