Vous êtes impatients de faire du kayak? Pourquoi ne pas aller pagayer dès maintenant à travers les glaces dans le fleuve Saint-Laurent?Depuis déjà deux semaines, il est possible de sillonner les eaux du Saint-Laurent, notamment dans les régions de Montréal et de Lanaudière, à des endroits où le courant n'est pas trop fort.
Évidemment, s'aventurer sur le fleuve alors qu'il fait encore froid et qu'il y a encore de la glace par endroits peut être risqué. Bref, une sortie hivernale en kayak ne s'improvise pas. C'est pourquoi il vaut mieux y aller avec des gens expérimentés. L'entreprise de plein air Chinook Aventures est l'une des rares, sinon la seule, à offrir des sorties en kayak dès le début mars dans la région montréalaise. Elle en offre également dans la région de Québec.
Dans Lanaudière, les sorties se font près de Repentigny. À Montréal, Chinook nous donne rendez-vous au parc de la promenade Bellerive, situé au sud-est devant les îles de Boucherville. Notre guide, Yan Lassalle, propriétaire de Chinook Aventures, a apporté tout le matériel nécessaire?: kayak de mer, jupette, combinaison étanche, veste de flottaison, chaussons, gants en néoprène, casque, etc.
Il en coûte 80 $ par personne (minimum quatre personnes) pour une sortie de trois heures. Ce qui est presque donné compte tenu de la valeur de l'équipement utilisé. Par exemple, la combinaison étanche (le fameux dry suit) vaut à lui seul environ 1000 $. «Je ne le fais pas pour l'argent, mais bien parce que j'aime ça», dit Yan Lassalle, professionnel du plein air.
Après avoir enfilé tout notre attirail, nous voilà prêts à pagayer sous un ciel bleu. Mes appréhensions (lire: chavirer) s'estompent assez rapidement. De la berge, nous voyons les glaces au large qui suivent le courant avec un assez bon débit. Au centre du fleuve, le spectacle est saisissant?: nous pagayons à travers les glaces flottantes. Le soleil s'y reflète, ce qui ajoute à la magie du moment.
Le temps de prendre quelques clichés (à peine cinq minutes...), notre guide nous rappelle qu'il vaut mieux remballer notre matériel rapidement. Dans le temps de le dire, nous venons de dériver d'environ deux kilomètres.
Comme le courant est relativement fort, il faut pagayer tout aussi fort. Le truc, c'est de se rapprocher de la rive. Ce que nous faisons sans trop tarder. Yan Lasalle prend soin d'arrimer son kayak au mien afin que nous suivions la même trajectoire. Malgré l'effort, nous savourons ce moment singulier. En sueur, nous revenons à notre point de départ. Chocolat et porto nous attendent.
Le propriétaire de Chinook Aventure rappelle que les sorties hivernales en kayak s'adressent aux gens ayant quelques notions en la matière. Il ne faut évidemment pas être un pro, mais à tout le moins faut-il avoir déjà pagayé à quelques reprises. Bref, ce n'est pas le moment de recevoir son baptême.
Ailleurs au Québec, d'autres entreprises offrent également la possibilité de pagayer parmi les glaces. Katabatik dans Charlevoix propose des escapades dans les eaux saumâtres de l'estuaire du Saint-Laurent à Petite-Rivière-Saint-François et à Cap-à-l'Aigle. Plus au nord, dans Duplessis (Côte-Nord), Expédition Agaguk promet de très belles sorties dans la région de Havre-Saint-Pierre.