Le kayak a supplanté le canot dans le coeur des amateurs de plein air. Longtemps réservé aux spécialistes du kayak d'eau vive et aux adeptes du kayak de mer, deux spécialités qui semblaient peu accessibles au commun des mortels, le kayak est maintenant à la portée de tous.Les marchands d'équipement de plein air ont vu la popularité du kayak augmenter considérablement au cours des 10 dernières années.
Chez Camp de Base à Gatineau (secteur Hull), le propriétaire, Alain Matte et le gérant, Jocelyn Périard, estiment que 85 % des embarcations qu'ils vendent sont des kayaks et que les canots n'attirent plus que 15 % de la clientèle.
«Il y a eu une grande évolution en raison du perfectionnement des matières plastiques qui sont maintenant beaucoup plus faciles à mouler. On peut fabriquer des kayaks de toutes les formes, à un prix raisonnable. Mais surtout, les gens ont besoin de s'évader de la réalité quotidienne en faisant du plein air et il n'y a pas de meilleure occasion que sur un plan d'eau, que ce soit en kayak ou en canot. Et on n'a même pas besoin d'aller loin. On peut s'évader au lac Leamy ou sur la rivière des Outaouais», croit Jocelyn Périard.
Trois catégoriesIl y a trois grandes catégories de kayaks. Les kayaks récréatifs pour les cours d'eau calme, les kayaks de mer pour les vastes plans d'eau et les kayaks d'eau vive pour les rapides tumultueux.
Les kayaks récréatifs connaissent une grande popularité parce qu'ils sont peu coûteux et faciles à diriger.
C'est le cas des kayaks «autovideurs» (ou sit on top), ces embarcations très sécuritaires puisqu'insubmersibles. On s'assoit dans un compartiment moulé sur le dessus du kayak, et non à l'intérieur de l'embarcation. «Un enfant de 10 ans peut facilement utiliser ce genre de kayak alors il est très populaire auprès des gens qui ont des chalets. La technique est simple puisqu'avec une pagaie, on applique le principe action-réaction. C'est beaucoup plus simple que les techniques de canotage comme l'appel et le coup en "J"», a fait remarquer M. Périard.
Certains kayaks récréatifs ressemblent aux kayaks de mer mais peuvent être utilisés sans jupette. Le pagayeur qui a peur de rester coincé dans son kayak, peut naviguer sans crainte tout en bénéficiant d'un bon contrôle.
Les mordus, eux, ont de quoi s'amuser, car l'équipement est devenu très sophistiqué. Pour l'eau vive, les kayaks modernes sont très courts et ils répondent très bien aux manoeuvres, même dans des rapides très difficiles.
«En plus d'être très courts et maniables, ils sont conçus pour faciliter les virages brusques dans la vague. Ça ressemble un peu à la sensation qu'ont les skieurs avec les skis paraboliques alors que les anciens kayaks réagissaient comme un ski dont les carres sont mal affûtées», explique-t-il.
Le kayak attire aussi parce qu'il est peint de couleurs très vives comparativement à des couleurs plus sobres pour le canot.
Mais pour partir en expédition, il est difficile de faire mieux que le canot qui peut transporter une grande quantité de matériel. Alain Matte est plus ou moins d'accord avec cette affirmation.
Selon lui, un kayak de mer peut contenir une quantité impressionnante de marchandise si on utilise de l'équipement compact et si on n'apporte rien de superflu. «De plus, trop de gens surchargent leur canot et prennent ainsi des risques de chavirer dans la grosse vague. En kayak, on est à fleur d'eau et le vent a moins d'emprise sur nous», a-t-il fait remarquer.