Bonjour,

Une idée me turlupine depuis un petit moment : je trouve très gonflant d'avoir le caisson arrière encombré d'un puits (1) de dérive même si une dérive qui fonctionne efficacement c'est parfois sympa (malgré ce que peuvent en dire les copains super-bons navigateurs qui nous expliquent que la dérive c'est bon pour les bolos pas foutus de naviguer à la gîte et  avec un bon déport des mains sur la pagaie).

 

Or donc m'est venue une idée, probablement fumeuse mais osons, en observant les doubles dérives asymétriques usitées sur certains coursiers hauturiers sans oublier les barges hollandaises.

 

Pourquoi ne pas tenter le coup sur un kayak ? Dans l'hypothèse d'une construction perso, un tel montage de plus ça reste jouable.

 

Le truc que j'imagine, c'est d'installer deux dérives au niveau de l'arrière de l'hiloire en les intégrant aux bouchains, dans une zone où il devrait être raisonnablement possible de respecter l'axe longitudinal du kayak. Dans cette configuration, le caisson arrière est totalement libéré et les puits de dérive se feraient oublier dans une zone où ne peut pas mettre grand-chose. Par ailleurs, rien de très compliquer de concevoir des dérives aisément extractibles en cas de coincement (je sais, la sable n'a jamais bloqué une dérive et les câbles en inox sont 100% garantis anti loi de Murphy).

 

J'imagine qu'une telle configuration pourrait évidemment être intéressante dans l'option kayak à voile mais la vraie question que je pose à l'aimable communauté des constructeurs et autres kayakeurs : est-ce qu'un tel positionnement  central des dérives pourrait s'avérer aussi efficace, en terme de recherche d'équilibre du kayak et de lutte contre la tendance au lof, que le positionnement classique en arrière du bateau?

 

Donc, SVP, dites-moi en quoi c'est une idée gravement débile ou si cela a déjà été essayé et avec quel résultat.

 

(1) et oui, avec un s même au singulier, la langue française c'est quelque chose, je me marre!

Salut jpr,

C'est pratique le copier/coller pour poster chez les cousins Québécois !!! J'ai également répondu outre-atlantique.
Pour en revenir à ton affaire, ça peut fonctionner, mais avec des dérives profondes, de façon à conserver le même couple anti-giration (distance x surface de dérive ).
Le plus lourd sur un kayak, c'est le gars qui est dedans, donc le centre de gravité est en gros a l'aplomb du kayakiste. C'est également ton axe vertical de rotation. Plus ta dérive en est éloignée, plus elle sera efficace.

Pour les doubles dérives, je songe par exemple au 60 pieds de Mike Golding (2011), équipé, notamment, de 2 dérives asymétriques.

Les dérives latérales ont aussi été beaucoup utilisées il y a 30 ou 40 ans pour équiper les canoés que l'on souhaitait gréer d'une voile, l'idée étant alors de permettre au bateau de pouvoir disposer d'un couple anti-dérive efficace et de pouvoir remonter au vent correctement. C'est toujours le cas d'ailleurs, puisqu'on trouve aujourd'hui sur le marché des kayaks démontables équipés d'un gréement et de dérives latérales.

Dans le cas du kayak, la dérive a surtout pour objectif de contrôler la tendance du bateau  (pas tous les kayaks, d'accord,  et aussi en fonction de la position, équilibrée ou pas, du chargement) à remonter spontanément  et excessivement au vent.

Les deux objectifs divergent donc beaucoup et mon idée est peut-être à jeter aux oubliettes ( nourriture trop riche, mauvaises lectures, fréquentations douteuses, abus et excès en tous genres ? on hésite) et dans le grand trou sans fond des délires technos (toujours surprenant ce qu'on peut trouver dans les vieilles revues de bricolage et les antiques magazines de nautisme, essayez pour voir).

Mais je ne crois que je vais jeter l'éponge  aussi facilement (achevez la bête, elle souffre, éloignez les enfants) et le  plus simple sera de tester l'affaire sur  un bateau à bouchains vifs avec un dispositif temporaire et non destructif. Bref, une bidouille de plus .
Mais est-ce réellement beaucoup plus déraisonnable que d'équiper un kayak d'une dérive à commande hydraulique? Je trouve tellement poétique l'idée de devoir vérifier régulièrement le niveau du lockheed sur un esquif  fruit  d'une civilisation plusieurs fois millénaires, comme si c'était une vulgaire bagnole. Là, je sors du sujet.