Le projet de TransCanada à Cacouna constitue une menace pour les bélugas
Alexandre Shields - Le Devoir - Soumis le 25 Novembre 2013, 19:29
En plus de construire un oléoduc qui fera couler chaque jour 1,1 million de barils de pétrole albertain vers le Québec, TransCanada compte implanter un port à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent, pour exporter du brut à bord de pétroliers. Ce projet sera construit en plein cœur de la pouponnière des bélugas du Saint-Laurent et près du seul parc marin du Québec, a appris Le Devoir.

La compagnie pétrolière albertaine a déjà annoncé son intention de construire un oléoduc qui permettra de transporter le pétrole de l’Ouest canadien jusqu’au Nouveau-Brunswick, tout en fournissant de l’or noir aux deux raffineries du Québec. Mais l’entreprise prévoit aussi de charger du pétrole en vue de l’exporter. Le Québec doit ainsi devenir une plaque tournante pour la commercialisation internationale de l’énergie fossile albertaine.

TransCanada avait évoqué la possibilité d’implanter ce nouveau port dans le secteur de Lévis, mais le conseil municipal a clairement indiqué son refus d’accueillir d’une telle infrastructure. L’accueil semble être meilleur du côté de Cacouna, où l’on pense déjà aux retombées économiques, toujours inconnues, d’un tel projet.

Qui plus est, le secteur portuaire de Cacouna se situe en eaux profondes. Ce genre de milieu marin est tout indiqué pour construire une nouvelle desserte — à quelques centaines de mètres du rivage — où pourraient venir s’amarrer des pétroliers géants de type post-Panamax.

Écosystème fragile

La zone maritime de Cacouna, située dans l’estuaire du Saint-Laurent, constitue cependant un écosystème particulièrement fragile. Un projet de zone de protection maritime (ZPM) est d’ailleurs présentement à l’étude, afin de bonifier l’aire protégée de la région. Du côté de la rive nord du Saint-Laurent, on compte déjà le Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.

La création d’une éventuelle ZPM est en partie motivée par le fait que ces eaux constituent un habitat « particulièrement critique » pour la population de bélugas du Saint-Laurent, explique Robert Michaud, président du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins. C’est en effet précisément dans le secteur de Cacouna que les femelles viennent mettre bas et que les jeunes bélugas passent les premières semaines de leur vie, en compagnie de leur mère. Elles arrivent généralement dès le mois de mai. La période des naissances débute en juin, et les femelles demeurent dans la zone jusqu’en octobre.

Il ne fait donc aucun doute, selon M. Michaud, que le projet de port de TransCanada présente un risque majeur pour cette espèce. Il évoque même des effets « désastreux » pour la population. « La construction comme telle comporte plusieurs impacts. Ce sont des chantiers qui se prolongent sur de longues périodes. Ils nécessitent beaucoup de circulation maritime. Chaque passage est une source de dérangement dans un secteur qui est habituellement assez tranquille. »

Les travaux de recherche déjà menés sur le béluga ont en effet démontré que le bruit provoqué par la circulation maritime, mais aussi des travaux de martelage des pilotis, de dynamitage ou encore de forage, affectent sérieusement ces animaux.

« Ce qu’on craint, c’est que ce type d’activité intense et prolongée affecte la partie la plus sensible de la population, c’est-à-dire les femelles avec leurs jeunes. Et tout cela dans un contexte où la population est en déclin. » L’espèce, déjà « menacée », risque en fait d’être classée « en voie de disparition » d’ici quelques mois. Les scientifiques ont en effet découvert récemment que la population avait connu une chute abrupte de 12 % en à peine une décennie. Au mieux, environ 880 bélugas nagent aujourd’hui dans le Saint-Laurent. Et les mortalités de jeunes sont plus importantes que jamais.

Dans ce contexte, Robert Michaud lance un appel à la prudence, d’autant plus que la « grande fragilité » de l’estuaire ne fait plus de doute. Après tout, le gouvernement du Québec a déjà décidé d’y interdire toute activité d’exploration pétrolière. Et cette fragilité ne peut que s’accroître, en raison des bouleversements climatiques. « Il faut être de plus en plus prudents par rapport aux impacts que nos activités pourraient avoir sur le milieu marin », avertit le spécialiste du Saint-Laurent.

Après le port méthanier

Ce nouveau projet lié aux énergies fossiles n’est pas sans rappeler celui de port méthanier qui devait justement être implanté à Cacouna. Les navires devaient permettre l’importation de gaz naturel liquéfié. Le gouvernement Charest avait d’ailleurs donné le feu vert au projet en 2007, sans prévoir de mesures pour protéger les bélugas. Le port n’a finalement jamais été construit, en raison du boom du gaz de schiste en Amérique du Nord.

Or, dans le cas du projet pour méthaniers, Pêches et Océans Canada avait plaidé pour une interdiction totale des travaux durant la période de fréquentation du secteur par les bélugas. Une recommandation qui n’a jamais été retenue par Québec ni Ottawa. Même fin de non-recevoir des gouvernements en ce qui a trait aux risques, pourtant identifiés, de collisions de navires avec des mammifères marins.

Robert Michaud a aujourd’hui l’impression de revivre la saga du port méthanier. Sauf que, cette fois, la volonté des pétrolières albertaines est claire : elles veulent trouver des façons de commercialiser la production croissante des sables bitumineux.

Deux projets de pipelines visent déjà le Québec. Tous les principaux partis représentés à l’Assemblée nationale sont en faveur de ces projets. Le gouvernement Marois n’a d’ailleurs pas caché son préjugé favorable envers l’oléoduc de TransCanada, qui souhaite que son futur pipeline soit utilisé pendant des décennies.

Source: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/393601/bas-saint-laur...
Soumis par: Stéphane
Catégorie: Faune et flore
Lectures: 1630




Lien vers cette nouvelle: http://nouvelles.kayakdemer.net/?fct=vn&no=400

M'abonner aux nouvelles via RSS 2.0
Qu'est-ce que le RSS ?

Qu'est-ce que le RSS

Le RSS est l'acronyme de Really Simple Syndication et signifie en français « souscription vraiment simple ». Il est une variante du langage de programmation XML et permet aux internautes de s'inscrire à un ou plusieurs fils de syndication à l'aide d'un agrégateur. Ce système vous permet de retrouver en un seul lieu, dans votre agrégateur, tout le contenu qui vous intéresse, peu importe sa provenance. Ainsi, il vous est possible de consulter rapidement tout le contenu de votre choix sans pour cela devoir naviguer de site en site. Le flux RSS est généré régulièrement pour vous permettre d'être à jour dans les sujets qui vous intéressent.

Comment utiliser le RSS?

Le format RSS ne peut être interprété que par un agrégateur de contenu (rss aggregator, news reader ou news feeder). Il s'agit d'un logiciel que vous installez sur votre ordinateur et qui recueille automatiquement les dernieres nouvelles du monde du Kayak de Mer en format RSS.

À la suite d'une requête du logiciel sur l'internet, les nouvelles se retrouveront localement sur votre ordinateur. Il existe également bon nombre d'agrégateurs web qui vous offrent une gestion virtuelle à l'intérieur d'un compte utilisateur. Plusieurs agrégateurs sont offerts gratuitement sur l'internet, vous n'avez qu'à inscrire « rss aggregator », « news reader » ou « news feeder » dans votre moteur de recherche favori pour trouver l'agrégateur qui vous convient. Voici quelques exemples d'agrégateurs. Comme le résultat varie en fonction du système d'exploitation utilisé, renseignez-vous avant de choisir un lecteur.

Quel agrégateur puis-je utiliser?

Pour plus d'information à ce sujet, veuillez consulter Wikipédia à http://fr.wikipedia.org/wiki/Agrégateur.

Comment obtenir les fils RSS des Nouvelles du Kayak de Mer dans le Nouveau Monde?

Vous devez tout d'abord installer un agrégateur sur votre ordinateur ou créer un compte à l'intérieur d'un agrégateur web. Pour recevoir le fil du blogue de KMNM, cliquez sur l'icône pour vous inscrire au fil en utilisant votre navigateur, iGoogle, MyYahoo ou Netvibes ou, pour utiliser un autre service de lecture de feed RSS, cliquez sur le lien ci-dessous avec le bouton droit de vous souris, sélectionnez « Copier » dans le menu et ensuite collez (en cliquant sur « Coller » dans le menu) le lien dans l'agrégateur que vous aurez choisi. Les utilisateurs Macintosh, quant à eux, doivent faire « ctrl+clic » et choisir « Copier le lien ».

Après avoir autorisé l'inscription, vous n'aurez qu'à consulter votre agrégateur pour lire les dernieres nouvelles du Monde du Kayak de mer.

Quelle est la différence entre les fils de nouvelles RSS et la baladodiffusion?

Le fil RSS n'envoie que des contenus texte alors qu'il est possible d'obtenir des contenus audio et vidéo en baladodiffusion.